Chaque semaine, une image parmi les 55 000 prises par Olivier Prévôt a été publiée sur ce site afin d'illustrer la diversité de ses intérêts, des personnes qu'il a rencontrées et des lieux qu'il a parcourus.
Minaret et transformateur - le 28 février 2010, Muş, Kurdistan de Turquie
En février 2010, durant les vacances d'hiver de l'école de photographie SPEOS, Olivier entama un voyage dans l'Est de la Turquie. La plus grande partie de son séjour fut passée à Bingöl puis il séjourna un peu à Muş, un peu plus à l'Est.
Venant de Bingöl la veille, il découvrit la ville en faisant une grande moisson de photographies : portraits (la majorité), boutiques, restes arméniens. Il arriva en milieu de matinée dans un quartier en périphérie. Il s'arrêta à une mosquée avec un transformateur sur pylône devant le minaret. Il prit deux séries de deux photographies à dix minutes d'intervalle. Voici la deuxième prise.
Le minaret est presque au centre de l'image prise verticalement. Il est revêtu de mosaïques géométriques en deux couleurs : ocre et crème. La mosquée aux deux dômes en tôle a une façade brun foncé avec deux unités extérieures de systèmes de climatisation. Le pylône supportant le transformateur, décalé vers la gauche de l'image, est formé de poutrelles métalliques avec un genre de nacelle entourant le poste de transformation. De multiples fils s'y accrochent, certains de lignes classiques dans plusieurs directions, certains pour desservir les habitations et pendant librement. Tout le premier plan est la chaussée d'un brun gris uniforme. Le ciel est gris laiteux.
Cette photographie a certaines caractéristiques de images de paysage d'Olivier. D'abord l'importance du ciel - ici assez relative - et du premier plan insignifiant est presque permanente dans ses photographies extérieures. Il a aussi recherché dans tout son travail un chromatisme réduit qui est ici dans les tons ocres. L'orientation verticale est plutôt rare chez lui mais s'impose ici en raison du sujet. Mais le point qui rattache le plus cette image à son œuvre est le thème de l'empreinte des techniques contemporaines dans la vie, dans la nature ou l'habitat. Ici les marques sont multiples : d'abord les fils électriques - c'est quasiment le sujet -, le pylône et son transformateur, les poteaux, l'antenne parabolique et les deux échangeurs des climatisations. La société occidentale (surtout l'Europe) a honte de ses techniques : elle les cache, le suprême progrès est de ne plus pouvoir les voir. Dans cette partie reculée de la Turquie, ce n'est pas le cas et l'important est que les fils transportent le courant électrique. Olivier et moi avions eu des discutions sur les paysages : je lui avait dit que les premières choses que je voyais étaient les châteaux d'eau, les lignes électriques et la technique de labour des champs, le reste venant après. Il avait été frappé par cela (on avait même envisagé de réaliser un ouvrage sur les châteaux d'eau). Et les lignes électriques se retrouvent dans toute son œuvre. Parfois, elles deviennent comme une toile d'araignée sur les bâtiments et c'est un peu le cas ici.
Les quatre photographies de cet endroit sont très semblables, les deux dernières étant prises d'un peu plus près. Je n'ai pas jugé utile d'un publier une autre de cette série.
Aucune photographie de cette journée n'a été notée par Olivier et aucune n'été publiée sur ce site. Mais une a été utilisée pour le catalogue Balade dans la nuit kurde.
Cette image pourrait figurer dans un catalogue sur Muş ou, peut-être, dans un spécial sur les équipements électriques et qui couvrirait presque tout l'Orient.
Image du 18 août 2025 - semaine 34 de 2025.
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